Une recherche (comme tant d’autres)… une réussite (comme d’autres)… un dénouement …rare ! par E.PICAUD (23)

12 février 2012. Anniversaire de ma petite fille.

Il fait un froid de canard… (-10 en début d’après-midi)

Appel d’un responsable de battue d’une chasse privée.

Un brocard a été blessé dans la matinée… Tant pis, je n’irai pas à l’anniversaire…

Rendez-vous est pris, 1 heure et demie plus tard, je suis sur place.

L’animal a été tiré avec un fusil, à balle, en tir plongeant à 15 - 20m, 2 fois, dans un terrain de forte déclivité.

Des poils et du sang sont présents à l'anshuss.

Un teckel a suivi l'animal mais est revenu assez vite.

Le sol est recouvert de neige très dure, le froid est sec et la température n'est guère montée au-dessus de -10 depuis quelques jours. Le sang se voit bien sur la neige, c'est rassurant.

Biscotte ne se fait pas prier pour entamer la piste. Le terrain étant fort accidenté, pour faciliter le travail, elle piste sans longe. Elle semble très motivée.

Après avoir déjoué un hourvari, elle repart.

Nous montons, descendons, traversons une route, puis un chemin, et nous arrivons sur un plateau recouvert de végétation un peu plus épaisse: il faut se méfier, d'autant plus que le teckel n'est jamais venu jusqu'ici. Notre animal pourrait se reposer par là.

Le sang se raréfie. Biscotte doit faire de nombreux avants et arrières pour suivre la piste car l'animal a souvent changé de direction, mais elle reste toujours concentrée.

Mon accompagnateur me dit: "il ne doit pas être loin car il n'a pas d'autre issue que le barrage", Encore quelques centaines de mètres puis nous descendons à travers un taillis. Mon accompagnateur me suggère de rattacher mon chien car « ça pourrait être dangereux ».

C'est donc à la longe que nous continuons, nous traversons une piste et là un spectacle étrange s'offre à nos yeux: la retenue du barrage de Rochebut est entièrement recouverte de glace. Depuis le début de la période de froid, environ une dizaine de jours, il a beaucoup baissé (plus de 15m) Une falaise de plaques de glace recouvre les berges abruptes. Et là, dans ce paysage fantastique, je n'en crois pas mes yeux: un brocard git sur la glace, inerte, la patte arrière gauche visiblement cassée, à l’équerre.

Passé le moment de surprise, mon accompagnateur, ravi d'avoir retrouvé l'animal, nous félicite, Biscotte et moi. Je réalise que j’ai bien fait de la remettre à la longe.

Nous sommes là à essayer de comprendre ce qui a pu se passer, quand tout à coup, notre animal relève la tête: il n'est pas mort! Dans un sursaut d’énergie, il se met à ramper en s'éloignant de quelques mètres. Il va donc falloir l'achever pour abréger ses souffrances. C’est sur la glace…, il faut être très prudent, car il n’est pas question d’aller le servir, c’est beaucoup trop dangereux.

Que s’est-il passé ?

Probablement habitué à traverser ce bras du barrage somme toute pas très large, il s'est fait piéger par la glace qui recouvrait les berges, il a glissé, se cassant la patte, (Sur la neige, à aucun moment nous n’avons remarqué une patte qui traînait).

Ne pouvant ni avancer, ni revenir en arrière, il a rampé sur la glace. Epuisé, il est resté là, attendant la mort…

Maintenant il n'est pas encore récupéré!

Il est près de 17h, nous sommes à l’ombre, il fait de plus en plus froid. Des craquements sinistres se font entendre, on se croirait sur le bord de la banquise… Ayant transpiré pendant la recherche, je commence à grelotter, ne leur étant d’aucun secours, je décide de rentrer.

Les chasseurs en auront encore pour 2h avant de pouvoir atteindre l'animal. Il faudra casser les plaques de glace de la berge avec des pioches (en bas elles ont au moins 15cm d’épaisseur) pour s'approcher le plus possible, ensuite lancer un grappin et hisser l’animal sur un grosse branche afin de lui faire traverser la zone d’eau mélangée à la glace qui le sépare du bord. Il fait nuit quand ils réussissent à le ramener près des voitures.

Il est 19h quand le téléphone sonne : « ça y est, on a réussi ! »

Félicitations aux courageux qui ont tenu à le récupérer coûte que coûte.

C’était un brocard de 25 kg. La balle lui avait traversé le cuissot sans casser d’os.

Imaginez ce qui serait arrivé si les chasseurs avaient remis les chiens sur la voie de cet animal…

 

Corrèze :

Pierre Bousquet

Jean Pierre Haag

Françis Jenty

Pascal Peyraud

Eric Sovran

Didier Suze

Jacques Theil

 

Creuse :

Julien Chauvet

Raymond Limousin

 

Haute Vienne :

Elodie Bouillon

Christian Duburgt

Serge Vauzelle

 

(coordonnées en rubrique info )