Premier novembre, première traque de la journée. Un gros sanglier est levé il s’enfuit vers la ligne des postés. Il les évente probablement car il préfère s’arrêter pour faire face aux chiens ; le ferme qui s’ensuit est sauvage : deux chiens sont grièvement blessés.

Le sanglier sort de la traque, des coups de feu claquent, il s’effondre puis se relève et disparaît dans la végétation…

Bertrand, en chasseur avisé, réussi à couper les chiens qui le poursuivent, ainsi, il n’y aura pas d’autre chien blessé et on pourra entreprendre une recherche dans de bonnes conditions.

Accompagné de Raymond, délégué UNUCR de la Creuse, je pars examiner les indices de blessure.

Le sanglier qui a été tiré par deux chasseurs, est blessé assez haut et des deux cotés. Son pied confirme les dires des tireurs : « il est gros comme un âne ». Avec un tel animal, même bien touché il vaut mieux attendre suffisamment pour qu’il se remise et se refroidisse dans sa bauge…

Bertrand et Didier m’accompagnent avec deux jagd au cas ou l’animal serait relevé sans pouvoir être tiré, ma chienne n’ayant probablement pas assez de mordant pour  tenir au ferme un si gros sanglier.

VICKIE empaume la voie vieille de 5 heures sans difficulté… c’est parti !

Après 3 ou 400 mètres, le sanglier a sauté dans un ruisseau et en est sorti en sautant sa berge abrupte, ce qui me laisse perplexe quant à la gravité de sa blessure.

300 mètres encore et, arrivée prés d’un fourré, VICKIE marque un animal, on s’avance prudemment, les carabines prêtes, des branches craquent… et ce sont un cerf et une biche qui s’échappent, fausse alerte !

La recherche reprend, on entre dans un bois au sol couvert de fougères, de temps en temps, quelques gouttes de sang montrent que nous sommes sur la bonne voie.

Soudain VICKIE se bloque, je jette un coup d’œil devant elle et j’aperçois dans le fourré une masse noire : il est là !

Je tiens le chien pendant que Bertrand tire. Au coup de feu ça s’agite dans tous les sens dans les fougères, Didier se précipite avec son épieu et achève proprement l’animal.

C’est vrai qu’il est gros (la pesée indiquera 146 kg) et bien armé. Congratulations, photos et déjà il faut songer à appeler du renfort pour le débardage.

Le sanglier porte deux blessures : une d’apophyse c’est elle qui l’a couché sur le coup, au moment du tir, et une seconde mortelle : balle de ventre.

Bien que non poursuivi, le GPS indique qu’il a parcouru bien plus d’un kilomètre avant de s’arrêter.

Les commentaires vont bon train et chacun songe au massacre qu’aurait pu faire un tel animal si des chiens l’avaient poursuivi… finalement, chiens de traque, chien de sang, tout le monde est content.