Deux conducteurs avec leurs chiens de sang ( Labrador et Rouge de Bavière)

Il faut tout d'abord suivre un stage auprés d'un organisme spécialisé (UNUCR, ARGGB ) puis former un chien qui doit réussir une épreuve officielle sur piste artificielle.

Pour 2014, les stages UNUCR auront lieu :

- à Viviers (07) du 25 au 27 avril

-à Velaine (54) du 27 au 29 juin

A noter que l'assemblée générale se tiendra à Laurière, en Haute-Vienne le 24 mai.

L'épreuve multirace sur piste artificielle la plus proche aura lieu cette année à Vollore Montagne dans le Puy de Dôme les 23 et 24 août ( pistes de 24 et 40 heures ).

L' épreuve multi-races sur piste artificielle telle que l'a vécue Christian DUBURGT (délégué UNUCR 87)

C'était en mai 2009...

Epreuve multirace sur piste artificielle à Laurière (87)

 

Ouf ! Ca y est ! La journée d’épreuve à Laurière est passée et la chienne a réussi.

 

 

 

Et ça a été chaud, au propre comme au figuré. Le temps d’abord, lourd et chaud, mais sans pluie, puis l’épreuve : après une courte nuit (3 heures de sommeil), un début en fanfare avec, au tirage au sort, la 8ème et dernière piste de la journée soit 8 heures d’attente avant de passer. L’attente ensuite avec les passages des autres candidats et les résultats qui tombent, réussite ou échec.

 

16 heures 40. Bernard Gourbaud, m’amène près du départ de ma piste.

 

Je connais le secteur, j’y ai tracé la piste de secours en 2008, futaie de douglas avec de rares secteurs de châtaignier, au sol des paquets de branches avec des repousses naturelles de sapin et surtout des ronces ! De 20 cm à 1 mètre de haut, des hectares de ronces ! (un avantage malgré tout, dans la ronce on voit plutôt bien le passage des traceurs).

 

Quelques nouvelles des autres candidats, le premier de l’après-midi, échec. 16 heures 50, fin de l’épreuve du deuxième, échec. Les juges arrivent, c’est à nous.

 

Je savais que la pression allait m’ôter mes moyens, mais pas à ce point-là !

 

Dans les 250 premiers mètres, j’ai eu un grand moment de solitude, le trou, le doute absolu ! Départ au ralenti (10 minutes sur 100 mètres !) et je vois que la chienne fait tout pour contourner les ronces. Sachant ce qui suit, j’angoisse. Alors qu’à l’habitude je laisse travailler Danka tranquille, là je dois l’encourager en permanence et je n’ai pas l’impression que ça la motive, au contraire !

 

Le stress m’a fait oublier la règle essentielle : faire confiance au chien. Je doute, la chienne le sent et je l’handicape au lieu de la pousser. Malgré tout elle continue et se relance dans le propre. Elle s’embarque à gauche dans les châtaigniers. J’entends les plaisanteries des juges derrière moi et j’envisage sérieusement de saisir une forte branche de sapin afin de leur cabosser légèrement le crâne pour être tranquille !

 

Danka m’a envoyé le signal, 2 ou 3 fois mais je n’ai rien vu. 1er rappel : le président des juges, Jean T…, me l’explique, très pédagogue et patient. Remise à la voie. Je suis le juge qui cherche les marques, ce n’est pas bon, je me fais reprendre pour avoir suivi sans y être convié, puis on repart.

 

Aussitôt T…. est derrière moi et me dit que lorsque je vois la chienne sur le sang je dois accélérer l’allure. Je suis hésitant, je rends la chienne hésitante. Lui il a compris qu’elle est pile sur la piste. Nous arrivons dans une partie propre et en même temps je comprends que c’est le silence des juges qui doit m’alarmer pas leurs plaisanteries, tant qu’ils parlent, c’est bon signe. La piste monte tout droit dans la pente et Danka la prend à la course. Je regarde vers le haut, s’il reste encore 200 mètres à cette cadence je vais exploser ! Un angle à droite et, devant, un océan de ronces ! Tentatives de contournement multiples sans résultat, il faut passer dans le piquant ! Je finis par en rire car T….. fait des commentaires sur le vif qui me détendent…

 

Deux fois j’ai porté la chienne quelques mètres plus loin, je n’ai pas été réprimandé mais je me suis fait charrier et j’en reprends une couche à chaque fois que Danka sait la voie dans les ronces et se dresse pour voir comment faire le tour. Les commentaires sont plutôt bienveillants et me motivent au lieu de m’agacer, je vois les coups de tampon sur les branches, c’est bon elle est dessus, ça avance, lentement, mais ça avance.

 

Et, d’un seul coup, la chienne stoppe, elle s’assoit (en général ça veut dire plus de sang) et refuse d’avancer malgré mes sollicitations. Un moment de flottement, aurions nous dépassé un angle sans s’en apercevoir ? Tout le monde (j’ai une dizaine de suiveurs) s’était habitué au train de la chienne et personne n’a fait attention. Un des traceurs confirme un angle dans le secteur mais les juges doutent qu’il parte vers les ronces très hautes de la pente. Il part vérifier. A ce moment je sens la longe se tendre et Danka repart franchement. Je suis, un juge questionne T…. :

 

-Tu es sûr ?

 

-Oui, je fais confiance à la chienne, elle sait ce qu’elle fait.

 

Je vous salue chapeau bas Monsieur T…. ! Sans vous je me serais découragé, aurais découragé Danka et aurais provoqué l’échec sur l’épreuve.

 

 Le fait est, l’angle est plus loin, la chienne le prend, encore des ronces mais il y a une coulée. Ça accélère, dernier changement de direction, j’entends une voiture, la piste forestière est proche, ça sent la fin. La chienne hésite et je vois la peau. On y est, elle m’y a amené. J’attends et Jean T…. me dit allez-y, ne la faites pas attendre elle l’a retrouvée. Réussite ! Je perçois des applaudissements, il y a du monde. Je me souviens de la récompense à la chienne, des branches de chêne remise avec félicitations et commentaires sévères mais bienveillants. Une heure de pistage. L’adrénaline redescend et moi avec, la fatigue me tombe dessus. La suite est un peu confuse. La chienne a réussi, malgré moi, c’est l’essentiel.

 

In fine 68 points, un deuxième prix accompagné du récit plein d’humour de Jean T……. J’en ai au moins pour dix ans à entendre des blagues sur les ronces ! Voilà.

 

 Ce matin une pleine page sur la recherche dans le Populaire et la prise de conscience que tout ne fait que commencer, qu’il va falloir continuer le travail et que rien n’est acquis, au contraire. Danka est fatiguée et elle squatte le canapé. Repos et détente pour toute la journée, une partie de pêche peut-être.

 

  Christian.

 

 

 

 

Corrèze :

Pierre Bousquet

Jean Pierre Haag

Françis Jenty

Pascal Peyraud

Eric Sovran

Didier Suze

Jacques Theil

 

Creuse :

Julien Chauvet

Raymond Limousin

 

Haute Vienne :

Elodie Bouillon

Christian Duburgt

Serge Vauzelle

 

(coordonnées en rubrique info )