Vendredi dernier, départ avec Glamour pour CHAMBORD où nous avons rendez vous samedi matin pour le Brevet de Maîtrise qui manque à son palmarès, nous y étions l'an passé mais ce fut un échec par ma faute.
Samedi matin nous nous retrouvons à la Faisanderie avec un autre conducteur de Rouge de Bavière venant de Mont de Marsan . Les juges et l'organisation irréprochable nous attendaient . Contrôle des documents et des transpondeurs.

Comme à l'habitude nous commençons par un bon petit déjeuner pris en commun, instant de convivialité formidable entre conducteurs et juges (qui sont aussi conducteurs). Il vaut mieux partir avec quelque chose dans l'estomac car en recherche tu sais quand tu pars mais tu ne sais pas quand ça se termine, j'ai souvent sauté les repas. Après arrive le moment fatidique du tirage au sort de la recherche.

La voie n° 2 nous est attribuée, un sanglier, nous n'en savons pas plus .
Après s'être équipé nous nous rendons dans cet endroit mythique qu'est le parc de CHAMBORD. Les populations de gibier étant importantes nous savons que les voies de change sont nombreuses, les chiens doivent être affûtés.

Arrivé sur le lieu de la recherche, je détend Glamour par une petite promenade afin qu'elle se vide et prenne les odeurs de la forêt qui ne lui sont pas familières , ce n'est pas le Massif Central. Au bout de quelques minutes nous nous rendons à l'anschuss, le juge ( Philippe) m'explique la situation , il a plu un peu dans la soirée, très peu d'indices visibles. Glamour empaume la voie, elle part rapidement, nous aurions du retrouver des morceaux d'intestin après l'anschuss mais rien , le Goupil est passé par là, ce n'est pas grave Glamour tire sur la longe.

Je lui demande <<Glamour t'es sure ? >> elle tire , je la connais ma fille , effectivement elle est sure car nous passons sur les papiers de contrôle effectué la veille par Jean Claude et Alain qui nous suivent comme témoins. Je suis confiant, les hectomètres défilent nous trouvons quelques gouttes de sang de temps à autres . Le biotope dans lequel nous évoluons est composé de genêts assez hauts. Glamour travaille à merveille, je suis calme, enfin, je le pense car la pression est sur les épaules.

Au bout de deux kms nous arrivons dans un biotope qui change, les épines noires nous accueillent chaleureusement, l'eau aussi est présente . Je suis content de voir que le sanglier part au marais, bon signe. Combien pèse t-il ? impossible de le dire car la population ne permet pas de dire qui est qui : des pieds partout, des petits, des gros. Nous verrons bien si nous prenons l'animal.

La progression ralenti car les buissons d'épines ne nous permettent plus d'avancer normalement. Tout d'un coup, Glamour change de comportement, un animal vient de démarrer sous une épine, c'est peut être notre animal, après une concertation rapide avec Philippe, je lâche Glamour qui part derrière l'animal. Elle fait deux cent mètres et revient, ce n'est pas le bon. Elle reprend la voie, elle démêle. Dans les roseaux, nous trouvons du sang, la progression est vraiment ralentie. Tout d'un coup ça part de tous les cotés sous le nez de Glamour. Elle ne s'occupe pas des sangliers, elle les regarde partir et reprend son travail de pistage. Je suis heureux de voir comment elle est sereine. Quelques gouttes de sang nous confirment son travail.

Nous arrivons près du Cosson ( rivière qui alimente CHAMBORD) ça risque de se compliquer si l'animal l'a traversé. Non, il longe ce dernier pour repartir dans le marais, c'est très humide, la vase est présente. Glamour traverse un fossé, nous réussissons à le franchir sur des branchages. Nous reprenons la progression dans la roselière qui est très serrée. Tout d'un coup Glamour prend au vent, s'arrête, et là je vois une bête noire qui me fait face à 20 m, la charge est imminente ... non, elle part! Nous repartons au dernier sang, Glamour me ramène immédiatement à l'endroit endroit où était la laie. Pas de sang. Nous en sommes à 3500 m de pistage, le doute s'installe sur la prise de cet animal blessé d'intestin, une proposition m'est faite pour essayer une autre recherche, voyant que Glamour travaille toujours à merveille, je décide d'aller <<Jusqu'au Bout >>.

Nous poursuivons sur quelques mètres quand je vois Glamour prendre le vent, je prends la carabine, j'arme, mais la cartouche n'est pas montée. Je n'ai pas correctement amené la culasse à l'arrière, je ne contrôle pas la présence dans la chambre, j'avance dans ces roseaux qui sont si épais que tu ne vois pas à un mètre. Le juge et les témoins sont proches de nous, tout d'un coup j'entends la charge du sanglier qui fonce sur Alain et Philippe qui se retrouve dans l'eau. Alain crie : il vient de se faire ouvrir le cuissard. Le sanglier charge de nouveau, je veux lui lâcher la balle, ça fait « clic ». Je réalise, je recharge, il me fait face, je lui tire cette balle qui le manque et la deuxième le couche. Ouf ! , nous regardons si Alain n'est pas blessé. Non, seul le cuissard ira se faire recoudre, quelle chance car notre sanglier est bien armé, il accusera 110 kgs sur la balance. Il avait une balle d'intestin très haute limite colonne vertébrale, nous n'avons pas eu la chance d'avoir la poursuite ni le ferme mais il valait mieux pour Glamour qui m'a fait un travail magnifique .Elle venait d'obtenir son Brevet de Maîtrise.

L'après midi nous avons retrouvé un autre sanglier et recherché un autre mâle d'une centaine de kgs. Nous l'avons suivi sur 2500 m et la blessure de venaison ne nous a pas permis de le prendre à la nuit et le lendemain il y avait chasse sur le territoire ou il était parti. Je tiens à remercier Philippe, Jean Claude, Alain, Christian, Jean Christophe, Henri et toutes les personnes du domaine de CHAMBORD qui nous ont permis de passer un moment formidable. Mon collègue a aussi réussi.

Nous sommes heureux.